Voyage

Voyage

Je ne suis pas seul.

Je le sens.

Autour de moi des paysages

Endormis

Ayant connu tant et tant

De civilisations

Qui se sont succédé

Au gré des saisons

Des années, des siècles,

Des millénaires même

Afin d’atteindre enfin

L’apogée des plénitudes.

Tout ici vibre encore

Du Vivant passé.

Même les arbres morts

Tendent aux firmaments

Des bouquets de branches

Séchées.

Comme pour encore

Offrir ou recevoir

Un baiser.

L’horizon devant moi semble fuir

En réalité

Il m’invite à la découverte

Tel un vieillard invisible

M’offrant son bâton de pèlerin

Tant de chemins 

Tant de chemins…

Je ne suis pas seul.

Des myriades d’étoiles

Des myriades de myriades

Qui ne me guident pas,

Qui me transportent.

Ici ou là,

Des galaxies

Comme des bougies

Allumées

Sur l’autel des prodigieux

Me soufflent

Tout juste murmurée

Une prière

A mêler à cette contemplation

Le feu de la joie.

Plus de mots.

Le Silence phénoménal

Qui habille ces Mondes

Efface toute trace

De ce qui pourrait les décrire.

Seul langage des langages

Le Silence vient s’inscrire

Jusqu’au creux des rochers

Au sommet des montagnes

Dans le profond des vallées

Où des restes de demeures

Témoignent d’histoires

D’êtres accomplis.

Sans conquêtes, sans massacres

Rien que la Quête

Rien que le Sacre

De l’Un-Possible.

Je parcours cette éternité

En jetant juste un regard

En arrière

Vers ma planète hématome

Ecchymose de lourdeurs

Dans cet Univers de splendeurs

En espérant la revoir bleue.

Ces êtres qui l’habitent

Ne savent plus les trésors

Qu’ls peuvent découvrir

En leur âme

Alors de drames en drames

C’est l’alarme,

C’est la larme

De l’enfant perdu.

Mais leur Aube est proche

Comme un prochain itinéraire

A parcourir en frères

Pour enfin,

Pour enfin

Se découvrir humains.

Devant moi l’horizon bienveillant

M’offre mille aurores

Où des corolles se bousculent

Et mille crépuscules

Pour des songes en or.

Je vais de l’avant,

Je ne peux plus faire marche arrière

Derrière moi la Terre

Qui, je l’espère,

Va passer devant.

Michel Labeaume

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