Monodie d’un aède.
L’étant au bord de l’étang sera toujours dans la brume s’il ne sait pas écouter le silence lui signifier de si belles choses avec tant de petits riens. L’étant, quel qu’il soit, au bord de l’étang aura toujours une question sans savoir que la réponse éclot toujours dans le silence qui vient. Et toi, se dit l’étant, n’es-tu pas quelque chose avec beaucoup de petits riens ? Tu le sais bien que ton être est en quête de la Rose mais ton ego le retient. Y aura-t-il toujours autant de tentures et de murs mitoyens entre le moi avec son armure et l’infini qui vient ? Faudra-t-il encore combien de temps à se mettre à genoux face à ces vieux dominants et cet Un-connu qui veut nous voir plus grand ? Les cerveaux sont cloîtrés dans les banques et les médias ont les clés. Ce n’est pas à mon âge que je vais faire un casse pour tous les libérer. Je fume la pipe. Pour la morale farfelue, je suis un pestiféré. Eux ne fument que le calumet de l’apnée. Ainsi ne manquent-ils pas d’air pour tous leurs cadavres qu’ils ont encore à brûler. Mais je sais pertinemment qu’au fond de moi un livre s’est ouvert, une flamme en est le signet. Au jour le jour s’écrivent les pages et la lumière est libérée, un grand feu de joie se prépare alors qui aura bien besoin pour être encensé de minimum toute une éternité. Il faudra à Gaïa un peu de temps pour le préfacer. Il faudra bien aux dominants du courage pour tout jeter et se retrouver nus devant le miroir face à l’étant désembrumé.
Tiens, j’aurais dû apporter du pain. J’aime bien les voir se chamailler.
M.L. 19 nov 17