Egrégore

Egrégore.

Vous pouvez doubler, tripler vos méfaits, mais ce que vous ignorez, c’est que la Vie aura toujours le dessus. La Vie, la colombe paisible, peut traverser toutes vos guerres, tous vos crimes sans une seule égratignure. Votre combat est voué à l’échec et il l’a été depuis le début. Personne, aucun être ne grandit en tuant. Qui plus est, qu’il tue pour une ou des idées, celles-ci sont sorties tout droit d’un refus, d’un aveuglement. C’est cet aveuglement qui vous réduit à devenir assassins. Le divin n’a jamais voulu cela, ne le veut pas et ne le voudra jamais. Il n’y a que la Vie qui puisse grandir l’homme. Plus vous assassinez, plus vous vous éloignez du divin. Et sans même parler de divin, la vie ce n’est pas construire des geôles pour mécréants, façonner des sabres pour faire tomber des têtes dans le sable rougi. La vie c’est aller vers l’autre, qui ne pense pas comme vous, qui n’a pas forcément la même couleur de peau, qui ne croit peut-être en rien, mais qui vous tend la main et vous ouvre sa porte. La vie ce n’est pas se venger de politiciens bâfreurs, avides de richesses, de pouvoirs, c’est les ignorer, la haine pour la connerie fait entrer dans le camp de la connerie. Il est fort à parier que beaucoup parmi vos victimes étaient contre ces puissants, sans être vos alliés, ils refusaient ce monde qui par à vau l’eau. Ce monde masculin se termine. Le machisme vit ses derniers jours. L’homme a pris le pouvoir il y a des millénaires car il savait très bien qu’aucune mère n’aurait accepté d’envoyer au massacre un fils.

Je ne dis pas que vos tueries de ces jours derniers sont la folie du fuyard, mais ce dont je suis certain c’est que vous avez perdu, et ce dès le premier mort tombé à vos pieds sous la lame de votre sabre. La vie, ou plutôt l’existence sur Terre est pareille à un jardin que l’on se doit de bien semer et ce pour une récolte future. Je n’ose imaginer ce que vous aurez à vous mettre sous la dent une fois la vérité de vos actions dévoilée à vos âmes perdues.

Je n’ai aucune haine contre vous, pas même la plus petite colère, tout juste peut-être cette dernière pointe-t-elle son nez mais avec une encore plus grande lassitude. Rien, absolument rien n’est plus sacré que la Vie.

Demain matin j’irai très tôt dire bonjour à l’aurore naissante. J’attendrai, calme et méditant, le chant doux des pinsons et autres réveille-matin si mélodieux. Je pousserai l’audace jusqu’à durer encore plus longtemps que d’habitude et au cours de mon cheminement je cueillerai quelques fleurs pour un bouquet offert à l’Infini, mais aussi à toutes vos victimes. Je suis acteur de ce nouveau Monde. Nous sommes de plus en plus nombreux, des millions et des millions qui ont compris que lutter avec les armes contre la haine est un combat perdu d’avance. Tant que les puissants n’ont pas compris cela, ce monde sentant le cadavre continuera de puer.

J’ai oublié de vous dire que si j’en ai envie, peut-être pour vous cueillerai-je une fleur d’ortie, ou un chardon, bref une plante inhabituelle pour être belle dans un vase, mais peut-être cela vous fera-t-il réagir un peu en pensant que même une mauvaise herbe peut faire un joli bouquet. L’âme est une corolle. Il faut qu’elle s’ouvre pour la voir aimer.

 

M.L.

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