L'or des arbres

L’Or des Arbres

 

J’ai puisé dans mon cœur mille lumières pour abreuver les nuits de fête. Rassasiées enfin, elles peuvent déverser des torrents de rêves dévalant les plus hauts sommets cachés par l’invisible. Seuls celles et ceux qui ont su garder leur âme d’enfant peuvent guider en leur tendant la main tous ceux qui auront jugé tout cet éclat comme n’étant que puéril. La curiosité n’a pas sa place. Seul l’ardent désir de connaissance brûlant comme une torche éclaire et éclairera les chemins si nombreux menant à l’éveil subtil. Seuls les sourires soulignant les regards émerveillés pourront se targuer d’être la seule force, agrémentant la Certitude de milles brindilles de joie. Vous serez témoins de l’Aube mes enfants. Celle nouvelle où la place de chacun est achevée, où vos pas sereins peuvent vous y mener sans qu’aucun ne trébuche, sans qu’aucun puisse avoir encore l’envie sournoise de vous retenir. Un Art nouveau se prépare. Pour l’instant, il est toujours en filigrane, à peine visible sur le parchemin où s’inscrit ce nouveau mot : Humanité. Cet Art est ou plutôt sera bientôt tant au bout de vos pinceaux, qu’entre ces mains façonnant la glaise et toute autre matière, qu’émergeant fertile de l’encrier. Noël n’aura plus la même saveur quand tous les autres jours seront offerts comme Présent. Il est temps de l’annoncer comme il est temps de vous préparer. En restant debout quoiqu’il arrive, en désirant à cœur vaillant consumer les jours comme une nourriture sacrée et profiter pleinement de la liesse vous unissant, unique bâton de pèlerin frappant de chaque pas le chemin pour y faire éclore l’écho de la Source. Ils seront peu nombreux ceux restés en arrière, mais ne pas vous retourner. Ils trouveront d’eux-mêmes l’effort pour se relever. Et vous suivre. Vous rejoindre. Ils découvriront alors en admirant le papillon sur la corolle ce que leurs vieux regards ne leur avaient pas montré. Ils découvriront en écoutant le bruissement dans les feuillages ce que leurs oreilles n’avaient jamais écouté. Ils toucheront, ils effleureront un nouveau savoir que leur âme va leur révéler. Toutes et tous serez là, à la fois pantois de découvrir cette nouvelle Liberté qui, depuis des siècles, est resté braise sous la cendre et désireux, impatients mêmes d’être cette unique flamme dans ce si grand foyer. Jusqu’à hier la Terre sentait le cadavre. Aujourd’hui elle expulse le Vivant, parturiente sans autre douleur que ce nouveau cri : Humanité.

 

M.L.

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