L'étau

Dans les mâchoires de l’étau

Cet étau entre les mâchoires duquel nous sommes quotidiennement pris est habilement entretenu par des pouvoirs aveugles et sourds. Et également par des médias autant sinon plus handicapés. Obsédés par l’argent, le pouvoir à étendre quelles qu’en soient les conséquences humaines, nos « dominantis » ignorent totalement qu’ils sont les acteurs principaux de cette fin de Monde immonde, obnubilés qu’ils le sont par les richesses matérielles et les chiffres d’affaires. En fait, qu’ils sont les plus pesants et que dès lors leur chute sera plus rapide, plus profonde. Ce parcours temporel de la naissance à la mort ils en font une vie complète, entière, qu’ils s’insurgent à marteler dans les esprits hésitant toujours ne serait-ce qu’en voyant les incohérences foisonnant dans nos jours. Ajoutons à cela des religions pour qui Dieu est un être édictant des règles qu’il faut suivre impérativement sinon c’est la punition, voire la mort. Le chanteur d’Iron Maiden aurait déclaré : Dieu est psychopathe.  Et si tout simplement c’était l’humain lui-même ? Ce que les faiseurs de pouvoir et d’argent détruisent sur notre planète ecchymose rayée de trainées sanglantes, à savoir l’eau, les arbres, les forêts, les fleuves et les rivières, les prairies verdoyantes, les océans, cette Nature pluri millénaire s’offrant, se donnant toute entière, ne serait-ce pas justement une toute petite partie de Dieu, de Sa Création ? Vénérer la Nature c’est se découvrir Soi-même. Ouvrir son regard, provoquer en Soi l’éveil c’est découvrir à quel point la Vie (et pas seulement ce court parcours temporel qu’est l’existence) est divinement belle. Et encore, ne parlons pas des mondes invisibles qui sont tout aussi beaux (et nécessaires). Alors, il existe malgré tout cela, tout ce fatras de comportements une toute petite notion de liberté qu’il faut garder précieusement en soi, un graal personnel. Et ainsi, avec elle oser sortir des mâchoires de l’étau, des sentiers battus pour aller se réfugier de temps en temps dans un îlot de solitude. Contrairement à l’étroitesse de l’étau, la solitude bien choisie va développer son amplitude lumineuse. Je choisis cet îlot où bon me semble, dans un bar, un marché, un coin de campagne isolé. Cela pourrait être sur un sommet, dans un désert, n’importe quel endroit peut faire l’affaire si l’ayant choisi, on peut y déployer son propre rayonnement avec cette clé qu’est la certitude. L’humain, au gré de ses chutes involutives, a oublié, perdu, jeté au néant stupide du non-existant ses atouts, ses outils lui permettant de voir au-delà du visible, d’entendre au-delà de l’audible et d’aimer, oui d’aimer au-delà du possible. J’irai jusqu’à dire que l’humain est un tout petit diamant qui peut rejoindre l’indicible lumière de la Création. Il a choisi d’être caillou pour la lapidation.  Il a choisi. Lui : l’humain.

Michel Labeaume

10 mars 24

Date de dernière mise à jour : 10/03/2024

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