Pause

 

Pause

Ne cherche pas à décrire l’image du vent dans les hautes herbes. A la surface de l’eau. Dans la course des nuages. Ne cherche pas le pourquoi du comment. Accepte ces mouvements. Ces jeux d’instant. Accepte-les avec dans ton esprit le plus pur silence de la quiétude. Finalement l’habitude des mots ne serait-elle pas quelque peu outrage au silence ? Et ce n’est pas rien de trouver un instant pour être serein ! Surtout dans cette période de folies où l’encre des stylos des médias est raffinée pour masquer l’odeur de marée noire. Ne cherche pas. Ne cherche plus. Apprécie ces précieux instants comme des faveurs accordées par l’Univers. Elles apaisent. Elles renforcent. Elles permettent de se relever prêt à oser franchir le seuil. Le seuil décrié par les goguenards comme une utopie de poète en-dehors de la réalité. Savent-ils ce qu’est une réalité ? La réalité de l’ébéniste est dans son atelier où l’amour du bois se transforme en œuvre. La réalité du boulanger est dans sa pâte que chaque jour il travaille avec efficacité. Alors la réalité de la guerre appartient à ceux qui l’ont déclarée. Ils confondent réel et poids. Réel et lourdeur. Alors la réalité de la crise économique appartient à ceux qui l’ont déclenchée. Le réel t’entoure. Mais les regards de la plupart ont l’éclat terni du désespoir, de la confiance, en soi et aux autres et ils voient l’objectif sans aller jusqu’au subjectif. Afin d’éviter cet abandon de soi-même, il te faut impérativement puiser dans ton vouloir profond ce besoin latent d’amour et de paix. Et qui t’est donné par ces instants de plénitude au cours d’une pause dans la campagne. Remercier dame Nature. Profiter de ces cadeaux précieux pour se relier à la Source, à la Vie. Le secret du diamantaire est dans le soin et la patience pour travailler sa pierre. La Vie est un diamantaire à la seule différence que ses diamants sont vivants. Il est difficile d’admettre l’être humain actuel comme une pierre précieuse que la Vie guide au fur et à mesure de son avancée, guide afin de lui ouvrir ses facettes. Et la lumière peut y entrer.  Mais c’est une vérité. Le sang ne donne pas de rubis. Surtout s’il est versé. Les grands de ce Monde abondent en faconde pour continuer leurs sempiternels besoins de richesses, de pouvoir. Pourtant, eux aussi sont des diamants mais il leur faudra beaucoup d’efforts pour abandonner leurs utopies de grandeur. L’immonde est déversé en brouettes pleines poussées par des soumis ayant perdu la motivation pour cesser ce jeu débile. Entre la sciure de l’ébéniste et la langue de bois, il y a une telle différence, qu’en distance, on parlerait d’années-lumière.

Utilisons plus souvent le silence car lui seul sait de quoi il parle. Dans cette humanité, il y a trop de non-dits qui, libérés, deviennent des termites se nourrissant du bois des trônes. La franchise et la sincérité nourrissent le vrai silence. Sans l’alourdir. Soyons légers.

Michel Labeaume

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