Marche ailleurs

Marche ailleurs

Sur le seuil de ma raison

J’ai déroulé un tapis vert

Dessus j’ai marché à l’envers

Jusqu’à l’étang qui dans le fond

D’une petite combe

Frissonnait au levant.

Un pêcheur solitaire,

Des bouquets de feuillage

Quelques chants d’oiseaux

Subtils dosages

Pour un jour nouveau.

J’ai imaginé la Colombe

Rejoindre son nid au firmament

Après avoir lâché aux hécatombes

Un brin d’olivier.

Mais les dominants démarrent en trombe

Quand il s’agit de leur pouvoir

Argent armes et guerres

Ces stupides crevoirs

Qui vont les coiffer

De stupides lauriers.

Le papillon me nargue

En tournant autour de moi

Joyeux, plein de vie

Nourri de lumière

Il disparaît.

J’aurai vécu à l’envers

Cette journée banale

Un peu comme un bouffon

Ignorant les pluies de balles

 Ensaignant

 Leurs déraisons.   

Jusqu’au crépuscule orangé

Déroulant son tapis de silence

Sur lequel dansent les fées et les lutins

Alors que quelque part dans un ailleurs

Des combattants saignent dans la peur

De voir l’absurde rayer le mot fin.

Michel Labeaume

  

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