L'enfant mort

L’enfant mort

A Gaza, la poussière des gravats

Salit les larmes.

Ailleurs, dans les palais,

La fièvre de l’argent

Fait briquer les armes.

Il est temps pour l’humanité

De savoir enfin

D’où elle vient.

Il est temps pour elle

D’avouer ses lacunes

L’ignorance est marâtre

De la violence.

L’homme s’ignore,

Alors il se dévore

Accroché avec ses griffes

A la possession.

Dans les écoles du pouvoir,

Les jeunes loups perdent leur temps

Le Vivant oui le Vivant

Remplit le silence

De sa présence

Et son non-temps.

Jouez à courir

Jouez à lancer

Mais le Je de l’Avenir

Va enfin vous freiner.

L’éloge de la pause

Va ouvrir les roses

Et dans les corolles

Une tout autre envie folle

Va parfumer

Le verbe aimer.

Soulève le corps de ton enfant,

Brandis-le aux nuées

Noires de fumées

Pour leur dire sans haine :

A quoi vous sert de prier ?

A Gaza, la poussière des gravats

Salit les larmes.

Michel Labeaume

Date de dernière mise à jour : 29/05/2024

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