En route

En route.

 
 
La nuit était lune
Et la lune était jour,
Miroir bonjour
Encor au bleu noir
Griffé de rubans
De brume lancinée.
 
Route.
 
J’imaginais dans les maisons
Des villages traversés
Les corps endormis
Proches du réveil
Tout ce monde comme un
Enfant humanité
Fatigué des jours
Des guerres et des cris
Mais si proche de la
Fin de Nuit
Si proche de l’Eveil.
 
L’asphalte déroulait
Son immobilité
Comme vers mille horizons
Mais en fait, qu’Un.
La nuit doucement
Repliait ses lits de trêve
Et ses silences…
Sentant le jour proche,
Sentant sa présence.
Et les arbres au bord de la route
 Sentinelles échangeant
Leurs connivences.
 
Là, la Meuse allongée
Etalait dans la plaine
Ses longs bras teintés d’aurore
Et son eau rayée
Par un souffle hors du temps.
 
Route.
 
 
Personne n’écoute
Mais tout le monde entend
Le poing de non-retour
S’abattre sur l’instant.
Sortir du rêve
Et le concevoir
Réalité
Sortir du cauchemar
Et le voir
Néantisé.
 
Il n’y a qu’en sortant du temps
Que l’on peut entrevoir
L’éternité.

 

M.L.

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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