Boukan Haïti, fleur de misèreEnlisée dans tes gravatsDéjà que tu avais la guerreLa guerre des pauvresEt des laissés-pour-compteLa guerre de ceux aux regardsRêveurs d’OccidentQui ne bougeait pas le petit doigtEt qui maintenantEst penché sur Toi.Ils oublient un tempsCeux qui te secourentIls oublient un tempsLeur temps.Sur les monceaux de cadavresPasse l’œil des caméras.Il passe vite,Ce n’est pas beau à voirMais cela doit être montré ; Haïti, fleur de misère sais-tu que quandTout sera à peu prèsTerminéSais-tu qu’à ce moment-làDes traders tradèrerontAvec le souci de bien tradérer.Des banquiers banquèrerontAvec le devoir de bien encaisser.Des dirigeants, gouvernants,SournoisChercherontEt manipulerontDans leurs immenses pourvoiries,Tels des poussahs,Ce gibier tant recherchéTout cela avec une belle indifférence cachéeAvec au fond de leur mémoireComme une petite étincelleMais que vite ils éteindrontUne petite étincelle haïtienne,Fleur de misèreEnlisée dans la poussière,Graines stérilesDe larmes, de sangEt de colère aussi.Je t’embrasse, Haïti.