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Ode aux Prairies
Quand il manque un pétale
A une fleur
Le miracle,
C’est qu’un papillon
Vienne s’y poser.
Quand il manque un fruit
A l’arbre
Le miracle,
C’est qu’un oiseau
Vienne y chanter.
Quand il manque de l’eau
A la rivière
Le miracle,
C’est qu’une pluie
Vienne l’’abreuver.
Quand il manque quelqu’un
Pour tout admirer,
Le miracle,
C’est que même
L’homme acharné,
L’homme harnaché,
L’homme surpolitisé,
L’homme argent,
L’homme dominant
Miné
Peuvent venir
Y laver leurs regards
Et que tous repartent
Complètement vidés
En ayant simplement compris
Que le vrai miracle
Ils l’ont devant le nez
Depuis des années,
Depuis des décennies,
Depuis des siècles,
Depuis une trop lourde
Eternité.
Quand il manque un bout de pain
Dans la main de l’affamé
Quand il manque un logement
A des gens dormant
Dans des poubelles
Quand il manque du bon sens
A des ordures
Vivant dans des palais
Quand il manque une sépulture
A des cadavres
D’une vie trop cruelle
Quand il manque
Quand il manque
Tout cet Amour
A cette Humanité
Il est certain
Que le Miracle
Va se réaliser.
Michel Labeaume
Saulges 8 août 21