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Propos dans la chaumière
Grassement vautrés dans leur bergère,
Dirigeants grotesques arborant le Graal
De leur grandeur,
Dans leur giron grassouillet
Des gogos à grigris gravitant
Ayant gravi les marches occultes
Afin de griveler ici et là
Tout en gagnant les faveurs
Des géants du régime.
Et
Des routes ratissées sans cesse,
Goudronnées savamment,
Pour suggérer aux sots
Des statuts solides,
Des bornes nettes et millimétrées
Le tout attirant
Par son faux-semblant de sérénité,
Le sérieux là est une espèce sournoise
D’essence,
Carburant de l’ennui.
Et
Des silences vivants et immaculés
Brumes dans la brume
Des aurores auréolées
Et crépuscules joueurs
Arborant le jeu inlassable
Des lumières du Temps.
Et
Des regards sans mot dire
Ayant acquis l’expérience
Des collusions invisibles
Prouvant que le Réel
A de nombreuses apparences
Et
Des joies si puissantes
Qu’elles deviennent bombes
A retardement
Posées savamment dans cet écrin
Qu’est le cœur
Et prêtes à exploser
Des milliards d’étincelles
De bonheur
Au moment ultime
De la consécration.
Viens, compagnon,
Je connais des sentes si étroites
Et si longues,
Garnies de ronces et de cailloux
Acérés qui,
Si tu les empruntes
Avec le sourire
Et la force d’aimer,
Vont de vêtir
Après t’avoir dénudé
De cette robe de lumière
Que l’on ne trouve nulle part
Si ce n’est au bout de ce sentier,
De ce promontoire surprenant
Taillé dans la roche des certitudes
Sur lequel ton être posé immobile
Pourra admirer les vallées admirables
De cet Eden d’éternité.
18.01.21
Michel Labeaume