Ondée

Ondée
 
 
 
Il a plu sur Terre ce jour-là
Il a plu tellement
Mais rassurez-vous
Pas longtemps
Il a plu tellement
Que beaucoup de gens,
Des millions et des millions
Sortaient de leur demeure
En fronçant les sourcils,
Les yeux rivés
Sur la cime des nuages.
C’était une pluie
Presque d’or
Tellement cette eau
Semblait bénite,
Tellement elle
Abreuvait
Comme jamais aucune soif
N’a connu.
Mais des milliers
Même des millions
D’autres gens
N’osaient sortir,
La peur les tenaillait
Les bras crispés contre
Le corps
Les pensées figées
Dans leurs trésors
Accumulés
Les pensées figées
Sur les cadavres
Qu’ils avaient semés
Le long de leurs
Itinérances
Ces avides de pouvoirs
Et de grandiloquences.
Mais le plus beau
Etait l’enfant noir
Dans le désert
Avec comme manteau
Une peau mince
Et dessous une cage
Voyante
A l’intérieur de laquelle
Un bel oiseau
Battait de vie,
Ce petit enfant noir
Africain perdu
Dans les guerres des grands
Pleurait de joie
Pleurait à l’envi
Des grands éclats de rire
Jonchaient le sable trempé
De la pluie mais aussi
Des larmes versées.
Un autre enfant juste un peu plus loin
Sur un autre continent
A soudain
Cessé de casser des cailloux,
S’est relevé,
S’est mis debout
A laissé tomber sa masse
Et ses larmes
Sur le masque de sa crasse
Durcie par le labeur.
Ailleurs,
Sur un autre continent
Des centaines
Et des centaines
De gens
Couraient ameuter les voisins
Pour leur demander de participer à la fête
Ailleurs, juste un peu plus loin,
Des musiciens ont entamé
Une symphonie
Finis les requiem
Ont-ils entonné !
Le la est donné
Et vous allez voir
Toute sa portée.
 
Il a plu sur Terre ce jour-là
Il a plu tellement
Mais rassurez-vous
Pas longtemps.
Et tout en haut
Dans un ciel invisible
La cohorte des Anges
Ont séché leurs larmes.
 
Il a plu sur Terre ce jour-là,
Il a plu tellement
Mais rassurez-moi
Etait-ce des larmes de tristesse ?
Ou des perles de Joie ?
Michel 6 juillet 2011

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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