Duel
Ne pas croire en la Vie
C’est être chrysalide
Et refuser le papillon.
C’est refuser la majesté
De l’envol futur
Tout en étant aiglon.
C’est croire avancer
Et y être arrivé
Alors que tout l’être
Est dans son poids de béton.
C’est aussi dans ce nulle part
Etre l’atome désintégré
D’un Néant
Car ce n’est pas Rien,
Ce serait déjà trop grand.
Mais que dire de celles et ceux
Qui, sans se sonder les entrailles,
Agissent les mains tendues
Et croient en l’Homme
Qui a trop attendu.
Sa grandeur est un flux
Qu’il lui faut saisir.
Mais que dire de celles et ceux
Qui ne veulent plus
De ces lourdeurs qui tuent.
Athée direz-vous ?
Ce mot inventé
Pour s’accaparer le Verbe
Devrait déjà à ce jour
N’être plus.
Si, pour écrire la Vie
Vous cherchiez mille dictionnaires
Vous verriez au bout de votre quête
Tout ce temps perdu.
Il vous aurait suffit simplement
De ramasser un peu de terre,
La pétrir et l’aimer.
La Vie, cet Oh céans d’amour,
Qui s’apprête à verser
Son reflux.