Attila
Vos histoires d’économie
Sont à vomir de boues
Vous êtes l’aiguille
Prise dans l’écheveau
Et vos idées s’y éparpillent
Dans ce sac de nœuds
Avec au bout, un vilain tricot.
Vos histoires d’économie
Sont d’invincibles chevaux
D’un Attila
Retournant les champs semés
Pour votre gazon
Et il revient !
Ses hordes retournant la terre
Détruisant vos biens
Afin qu’il vous voit
Revenir à toujours
Ressemer le même gazon.
Et il vous regarde
A monter en flèches
Des cathédrales d’argent
Avec sur le parvis
Les restes éparpillés
Des ouvriers écrasés
Par vos mégalomanies
Se décuplant.
Et il vous regarde
Avec parfois un sourire fatigué
Tout juste aperçu
Sur une commissure
De mots de pitié.
Il vous en donnera encore
Des leçons
Il va vous brûler vos chants
Afin de vous entendre proférer :
Les peuples vont déchanter
Quand il faudra payer la note.
Il sera sans cesse derrière
Et à côté de vous
Cet ego surdimensionné
Et vous fera paraître bien grand
Sur une Terre ecchymose
Alors que vous n’êtes que de boue.
Jusqu’à quand allez-vous appeler
Ces hordes de fous
A semer le malheur
Jusqu’à quand porterez-vous l’armure
De vos défenses ?
Quand comprendrez-vous
Du mot Croissance
Son indicible Essence
Qui peut vous forger puissant ?
Vous n’avez pas encore
Franchi le Rubicon.
Que n’est-il temps
D’enfin descendre de vos dragons
Et, à regarder le nouvel horizon
Vous poser la primordiale question :
Pourquoi ?
Sur l’eau ridée par une brise de vie
Une feuille jaunie,
Comme un vieux bateau ivre d’envie
D’aller chercher une autre saison.
Sur les pavés miroitant la lumière
De pluie,
Où la pluie de lumières
A accroché les pas oubliés
La foule a été houle
Dans l’océan des cités.
Sur un trottoir déserté de vie
Quelque papier chiffonné par l’abandon
Au gré de l’envie d’Eole
Découvre une envie folle
De hurler sa colère
Frappée comme un tampon.
M.L. 4/01/12