L'Entonne

L’Entonne.

 

 

                En chacun de nous, il y a et il y aura toujours ce bout de tract oublié sur un trottoir au coin d’une rue. Piétiné, balayé par les bourrasques, ce qu’il contient peut être largement au-dessus d’une certaine lumière ou simple cri de révolte. Plus personne ne le lira. Si ce n’est un bout de tract, cela peut très bien être une phrase ou un simple mot caché au fond de notre mémoire, un peu comme un trésor mais qui ne l’est que pour celui qui le cache. Par peur ou timidité, ou bien d’autres raisons qui font que ce précieux « joyau » restera à l’état de non utilisé. Ce joyau a l’immense pouvoir de libérer. Mais comment libérer quelqu’un qui croit ne pas être enfermé dans ses convictions, ou par les dogmes imposés par les dominants ? Ce joyau n’est rien d’autre qu’une clé. Mais pour quelle porte ?  Là, il y a mille et mille façons d’en bâtir une. Quand la matière est à l’esprit, c’est-à-dire à son niveau le plus haut, tout est possible. Et cette porte est refus.  Car l’époque cruciale qui est la nôtre aujourd’hui est celles des démesures d’un côté (à se demander si l’on ne retournera pas dans un très proche futur dans une société esclavagiste) et celle des désorientés de l’autre. Nous sommes tous des mouches enfermées dans une boîte. La boîte est devenue trop petite. Non à cause du nombre mais bien dû à ces incessants vols en rond autour de soi-même, autour d’un plafonnier que personne n’a le courage d’allumer. Ce bout de tract oublié, ce mot caché en soi, cette clé. Merveilleuse clé. Mais, et là ce mais en moi résonne comme le La du diapason, orchestré par la Vie, le chant des Possibles a été entonné il y a déjà quelques années et continue depuis ses plus beaux hymnes. Ce chant est semé dans les âmes ouvertes (qui ont utilisé la clé puis l’ont jetée) afin de jouir et le mot est faible de l’évolution en marche. De plus en plus nombreuses, ces âmes avancent et même si, mouches, elles continuent en apparence à encercler la lumière éteinte, en leur for intérieur, il y a sourires, rires même, en boisseaux riches de ces grains de joie nouvelle. La contamination touche, atteint d’autres âmes et même si cela ne se voit pas, même si ce n’est pas un tsunami, c’est crucial, c’est vérité et c’est beau. Par ailleurs, il faut savoir qu’en matière d’évolution, revenons à Teilhard de Chardin qui a su avec audace mettre en avant le concept de planétisation avec sa fameuse noosphère, conscience collective enveloppant la Terre, et comprenant une conscience de plus en plus dense, de plus en plus solidaire. L’homme ne peut évoluer autrement que par le spirituel. S’il le refuse, c’est la débâcle et l’anéantissement car inévitablement les mouches vont finir par se lasser de tourner en rond et vont se dévorer entre elles. Alors, j’ai une proposition, soyons quelques-uns à ouvrir notre porte, accueillir et proposer le verbe aimer. Ce geste et ces pensées nouvelles vont habiter la noosphère, s’y installer durablement. Et si 1 + 1 = 2, au bout du compte on peut avoir sérieusement multiplié le nombre d’élus. Certes, ils côtoieront celles-ci et ceux-là qui veulent toujours et encore un peuple soumis, quasi esclave, trimant pour des potentats grassement vautrés dans leurs bureaux. Multipliez le verbe aimer, et vous n’aurez pas besoin de guillotine. Multipliez le verbe « Tendre la main » et ce sont les poings fermés sur les crosses qui vont s’ouvrir. Cette nouvelle Aurore sera comme un breuvage auquel personne jusque là n’a goûté. Cela sera bonheur pour ceux qui le boiront. Cela sera douleur pour ceux qui le refuseront.

 

M.L.

 

05/04/2018

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