Le papillon

Le papillon
 
Il se titille,
Il tapote,
Il temporise
Puis il se dit : tiens !
Si je tapotais mes mots ?
Pour tenir le lien
Le lien entre les mots
Mais surtout le lien entre les maux
Les maux dits
(Voire les maudits)
Mais ces derniers sont interdits
Comme les maux tus
Tout cela pour dire que les maux récents
Commencent à devenir fatigants
Comme une trop longue route
Et une arrivée à quel moment ?
Une arrivée à se dire
Que l’on va finir par en guérir
A force d’être tout le temps
Dedans,
Dedans le puits
Le puits sans fond
Sur lequel beaucoup se penchent
Alors que l’on voudrait voir s’épancher
L’humanité sur l’océan
De sa beauté.
Au lieu de cela,
On se penche au bord du ravin
En se disant
Il faut faire un pas en avant !
Pour éviter la chute !
L’homme est très petit face
Au piège qu’il a créé.
Il veut en sortir
Tout en gardant l’invention du piège.
L’homme est piégé
Comme un rat
Un rat qui ronge
Tout ce qui passe à sa portée
Pour nourrir ses folles ambitions
Et ses commisérations
Qui ne sont que folles intentions sournoises
D’assouvir les grandes boîtes notoires
Récoltant les intentions
D’avoir toujours plus de blé.
 
Mais il va falloir faire face
A tout ce fatras de folles
Facéties
En faisant en sorte
Que les fous finalement fatigués
Des crises qu’ils ont engendrées
Soient bientôt obligés
De faire face à la psyché
Qui renverra leur image :
Celle d’un fou du roi
Roi sans couronne
Et fou sans gaieté
Roi de la finalité
Qui ne mène à rien
Obligeant seulement
De se libérer des chaînes
Mais également des haines
Pour découvrir des liens d’humanité.
 
Je vais vous le dire sans m’égosiller
Va falloir faire face à la folie
Faire mieux que les fous
Que les fanas,
Que les fratries sournoises
Faire mieux tout simplement
Pour semer
Une toute petite graine
D’éternité.
Et ranger enfin
Définitivement
L’Histoire
Que ne fait que se répéter
Comme un monument devant lequel
On fait chanter les enfants
Qui chantent sans chanter
Les mémoires des combattants
Et des politiciens
Qui les ont armés
Pour finalement en arriver
A enterrer un soldat inconnu
Afin que soit connue
La bêtise de ceux qui l’ont abattu
Mais aussi celle de ceux
Qui l’ont armé.
 
Le papillon ne comprend pas
Il cherche une fleur
N’en trouve pas
Il n’y a que des trous d’obus
Un trou d’obus pour un papillon
C’est un lieu inconnu
Mais surtout sans vie
Alors dans le vol court de sa vie
Il va chercher une fleur
Puisse-t-il trouver celle
Qu’il y a au bout du fusil
D’un soldat inconnu.
 
Un papillon est une fleur
Qui vole
Pour donner plus de légèreté
A celles qui sont enracinées.
 
Un soldat inconnu
Enterré
Est une fleur
Monumentalement érigée
A la gloire de ceux
Qui l’ont marbré.
 
10/11/2008
 

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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