Il avait un regardAussi grand qu’un peuplierAussi profond qu’un universAussi rempli d’histoireQu’une longue mémoire. Il avait des amisQuelques-uns pas beaucoupIls sont partisVers d’autres histoiresA comprendre, à étudier. Il avait la main empoignéePar la maman pleuranteEn fuyant les imbéciles. Il avait un regardSculpté dans l’immobileFigé dans le reposD’une vie fauchée trop tôt Aucune émotionDans ce germe de vieLa sève s’est écoulée. Ca devrait quand même parlerUn mort tel que luiParler aux pourparlersParler aux traités de paixParler aux réunions au sommet.Ca devrait interpellerUn être en germinationCoupé, fauchéComme un épi de blé.Plus de levurePlus de levainIl n’a plus faim. Immobile entre les lignesDu journalIl souligne les mauxAvec sa silhouette.Plus loin et plus profondLes ombres sournoisesSilhouettent leur festinD’avoir réussi à renverserCe petit être de rien. Dans les magazines politiques,Ca parle de guerre, ça parle de fricCa parle intelligentPas comme cet enfant mortQui n’a jamais dit le mot amourIl n’en a pas eu le temps. Mais je vois aussi de loinDe mon simple reculQue le piédestal basculeVacillant et tremblantLe marbre lourd statuéLaisse la place au Vivant.