Opus Ce sont ces vieilles branchesGrisées et moussées,Vieillottes et tremblantesDans le froid de l’hiverQui m’ont inspiré.Il y en ellesCette immobilitéDe l’éternité.Et il y a sur ellesDe temps en tempsQuelques tourterellesPortées par le vent,Aiguilles vivantesD’une invisible horloge.C’est là que le toutEt le rienViennent en moi s’emmêlerLe tout-souffrances, le tout-terreurs,Le tout-guerres, le tout-enfants soldatsAvec le RienCe Silence claméPar cette PrésenceQu’est la Vie.Clamé par cette confianceQu’elle sourit,Clamé par la joie.La nuit n’y change rienL’obscure messe :Ite missa estEst terminée.Seule l’ombre d’un ventBouscule nos rêves d’enfantsEt même les morts et les revenantsSouffle invisiblePortant dans son êtreLe feu de joieQu’il va déverser.Un nouvel horizonAprès cette trop longue nuitSe dessine :Dessiné par nous, ensemble,Cœur à cœurMain dans la mainPour un toujoursEt beaucoup de demain.