Mour

 
Mour
 
Le long ruban gris
De la route
Déroule sa fausse
Solitude,
Traversant des villes dévastées,
Des villages écrasés,
Des monceaux de ferrailles
Et de feux mourant.
Quelque part,
Au détour d’un tournant
Sortant d’un fossé,
La lettre A
Traîne à se lever.
Ses bras lourds
Sont trempés de larmes.
Pleurs d’abandon.
Son mot s’est déchiré,
Emporté par le vent
Des tempêtes, des tourments.
Le grand souffle guerrier
A obéi,
Il a servi les désordres
N’a pas attendu de contre ordre
A tout anéanti.
Ici et là, des crânes humains
Eparpillés
Des déraisons de causes
Des tas de nécroses
Et des vers de prose
Egalement rongés.
Mais, sortant de son atelier,
L’artiste se frotte les yeux
Et constate les dégâts.
Elle avance sur la route
Et aperçoit le A.
Il est allongé,
Mais encore palpitant.
Sans perdre de temps
L’artiste, œuvrant avec les Anges
Soulève la blessée
Qui dans une langue étrange
 Murmure :
Merci ma fée !
Lorraine scrute l’horizon,
Et le regard est décidé,
Sa prochaine sculpture
Sera pour ce A transcendé.
Dans son cœur
Et son âme si profonde
L’outil est affuté
La grand Œuvre féconde
Va tout effacer.
Le A trônera
Dans chaque être renouvelé
Et le titre de ce poème
Ne sera plus boiteux
Car avec ce que l’on aime
On peut viser les Cieux.
 
 
M.L.

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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