Le vent. C’était un sol nu,Un sol balayé par un ventCapricieux,Tantôt tempêteEt tentant d’attenterA la tranquillitéD’un désert où le rienAbondait.Tantôt briseBruitant le solComme un bien-aiméComme un baptêmeDoucement bavardé.Puis quelques graines ont surgiDes graines venues de l’oubliOu d’une présence réveilléeAprès avoir trop dormi ?Et quelques graines se sont enfouiesEnfouies dans le solEnfouies pour la Vie.Des graines attendant l’heurDans cet immense habitatHébergées sur des milliersEt des milliers d’hectaresAttendant l’heur de la pluie.Il y eut peut-être des milliersEt des milliers d’annéesVoire des milliers de sièclesOu simplement une millisecondeQu’importe le tempsQuand la terre est féconde !La pluie alors avait pleuré de joiePerpétrant sa plénitudeSignant de ses pleursLa plus parfaite des pétitionsEt les graines avaient germé.Et des êtres se sont levés,Des êtres humanisés.Le désert n’était plus désertIl était devenu Terre-MèreEt porteuse d’Humanité.Ca et là on s’étreignaitDe bonheur et de joieEt les larmes abreuvaientL’empreinte de leurs pas.Et des fleurs s’ouvraientEt des grands champs de bléCourbaient leur frêle échineSous la brise bienveillante.Et les êtres humanisésSe sont donnés la main.Quelques-uns pourtantVoulaient tout accaparer.Ils enrôlèrent jusqu’au boutDe leur folieLeurs projets de fous.Et les guerres et les malheursOnt eu raison des peuples humanisés.Et les guerres ont pétrifiéLes chairs calcinées.Il y eut peut-être des milliers d’annéesVoire des milliers de sièclesPendant lesquels le sol se nettoyaitGrand désert nuGrand désert balayéPar un vent capricieuxTantôt tempête et tantôt briseUn vent puissantAu jeu sans relentsNi de passé, ne de présent,Ni même d’avenir !Un vent surgi d’un néantCreusé par des gensImbéciles et ayant vu trop grandUn jeu de Néant.Il y eut peut-être des milliers d’annéesVoire des milliers de sièclesPendant lesquelsCe fut le temps du grand VentMais un beau jour fut découvertPar quelques frasquesDe la bourrasqueUn beau jour fut découvertEt rempli de graines.De graines de foi. En attendant l’ondéeQui allait par vagues et embrunsDonner à ce vivier d’embryonsLa vie, l’Amour et la conviction,Les graines se sont enfouiesFaisant le jeu du ventEt dans le sol ont espéré la vieAttendant patiemmentAttendant patiemment. M.L.