Euphories

 

Euphories

 

 

 

 

Hélas, hélas, il m’arrive encore

De me sentir pigeon

Vieux pigeon anarchique,

Allant sur les monuments

Aux morts

Y lâcher sa chique.

Ma seule manière, mon unique façon

De me révolter

Face au verbe aimer

Quand il sort de la bouche du canon.

 

Venez, les enfants,

Je vais faire un bouquet de lumière

Ayant dans vos sourires,

Cueilli quelques rayons.

 

Viens, mamy

Au dos courbé

Tirant son cabas

A peine rempli.

J’ai dans ton âme

Pris quelques épis

Et de nos mains

Ensemble

Nous goûterons le pain

Que la Vie a pétri

Et tu m’offriras

Dans tes quelques larmes

D’émotion

Le feu de ta joie

Et la fuite de tes démons.

 

Venez, migrants

Que les lourds haïssent

Nous danserons la ronde

Au milieu de Nulle-Part

Et quand les dégâts du Monde

Nous aurons lâché la grappe

Nous le ferons ce divin Nectar

A nous soûler de sa richesse

Et au diable et au Néant

Vos cris et vos détresses.

 

Viens, oui toi !

Viens, vieil homme

Toi qui tremble des mains

De peur et de maladie

En entrant dans cette chambre

Où t’attend l’ennui.

Je connais une rivière

Au milieu d’une prairie,

Nous y serons pêcheurs

Pour confesser l’envie.

 

Hélas, hélas,

Il m’arrive encore

De vouloir être Colombe

Et d’aller sous vos bombes

Vous proposer Ma Vie.

 

 

ML 3 août 2016

 

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