Et pourtant, Des kilomètresEt des kilomètres de voies,Trop longues lignes droitesJusqu’à d’impossibles horizons. Même désertées,Ces longueurs rassembléesRaisonnent encoreDe convois emportantLes hypnotisés. En marchant sur l’une d’elles,On découvre tant de cailloux,Immobiles et partoutCadavres-momiesSous d’invisibles hirondelles. Même le vent s’est tu,Trop alangui s’est briséContre les murs-heurtoirs.Mêle le ventSais-tuA brisé sa mémoire. Et pourtant çà et là poussentD’impossibles fleursAu milieu des voies,Au milieu du silenceEt des oublis de pleurs,Et des lourdes locomotivesFantômes encore présents,Entraînant des trains de fausses viesEt des vaines utopiesA grand coups d’illusionsDans des wagons-lits. Et pourtant çà et làPoussent d’impossibles fleursD’aucuns conduisantLeurs trainsOnt martelé leur fragilitéA grand coups de rires éjaculésEt de lourdes roues d’acier. Et pourtant çà et làPoussent d’impossibles fleursMais avec le nouveau Verbe Aimer.