Engrenages. Le temps est lourdCar il fait un soleil de plomb.Un homme descend dans la rue,Lui se sent léger,Il se sent fort aussi,Il part manifester. Le temps est lourdCar il fait un soleil de plombComme la matraqueDu policierQui a brisé le crâne de l’ouvrier. Dans la rue vidée maintenantDe ses manifestants,Traînent ça et là, silencieuxDes haillons de plaintes. Le vent, grand nettoyeurSe charge de tout balayer.Le temps, grand fossoyeurSe charge de tout enterrer. Le temps n’est plus lourd,Ni même léger…Suivez mon panache de fumée !Dit l’usine à ses ouvriers.Ils entrent dans l’histoireFaçonnent la mémoireDes lourdes journées. Un homme sort de chez luiSon chauffeur le voit,Le salue :Bonjour monsieur le PDG !L’homme se sent fort,L’homme se sent légerIl a dans sa malletteD’importants dossiers.IL se demande dans quel restaurantIl ira déjeunerPendant que son usineContinuera de tourner.