Ebauche

Ebauche.

 

 
 
Les pas lourds du Passé
S’enfoncent dans le sol spongieux
L’horizon recule
Le voyant approcher.
Il a peur. Il n’en veut pas.
Les pas lourds du Passé
Qui se voit Golem
Lourd et balourd
Stupide et dépassé.
Le mot Amour est avancé.
Sur le front de la bête
Le mot Emeth
Va s’effacer.
Et l’on verra sa mort
Le faucher,
L’anéantir,
Et poussière
Et débris.
 
Un vent tout de douceur
Vêtu
Agite sa Vie
Et  les corolles bienvenues
 
Le chant des oiseaux
N’est pas encore vivant
Ils se gardent d’oser
Le grand Silence
S’ést décrété.
 
Dans les rues désertées
Volent des pages
Et des tracts
Et des gouttes de sang
Et des contrats d’armement
 
Dans les crépuscules
Qui se cachent
Au-delà de l’amer
Les fées terminent
Leurs robes bleues
La grande danse de la Nuit
Sera du feu de Dieu.
 
 
 
Et l’Aube est attentive
Aux gestes préparés,
Aux mains ouvertes,
Plus de cercles fermés.
 
L’horloge hésite un instant
Avec ses lourdes aiguilles,
Tricotant le temps,
Les secondes abondent
Au sol
Fruits trop mûrs
Tombés de haut
Bouts d’haleine
La course contre le temps
Fait partie du Passé
Le  Golem l’a emportée.
 
 
La petite fille
Est assise sur le bord du trottoir
Elle tient contre elle
Sa jolie poupée
Elle regarde le Ciel
Et son sourire est empourpré.
 
 
 
Il a laissé son balai
A franchi la dernière marche
Et la lumière du Haut
Ne va  pas jusqu’au métro.
 
 
Les maîtres d’écoles
Ont les mains pleines de craie,
Les leçons pendent écharpées,
Le long de l’oubli
Et dans la cour les petits
Sont  déterminés.
 
 
Quelques escargots intrépides
Sont sortis de l’humide
Et se sont avancés.
Ils ne veulent pas louper la Noce
La Terre est la mariée,
Pour ne pas être à la traine
Ils doivent s’aventurer.
 
 
 
Quelques bourdons au dos velu
Cessent de butiner
Ils volent de bas en haut
Et  semblent enivrés.
La marche lente et pesante
De l’humanoïde idiot
N’aura jamais de fin
Tant que son horizon
Le fuira
 
Le monde est immobile
Et secoué
D’aucuns comprennent
Le nouveau Verbe Aimer
 
Peut-être y en aura-il
Pour suivre le Balourd
La peur du nouveau Présent
Vient du refus
De jeter les acquis.
Les rapaces agrippent
Entre leurs pattes
Leur vie lourde et tourmentée.
L’effet de serres
Les fera  chuter.
 
 
Sais-tu qu’une fois la pluie terminée
Les quelques gouttes encore vivantes
Et ornant les feuillages tremblés
Sont des larmes de joie abondante
Bien au-delà du temps aiguillé
Car venant de l’Accueillante
Ce nouveau visage Eternité.
 

M.L. 19.06.2013

 

 

 

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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