Coryza Le grand virus est content.Il vient de jouer son plus beau matchDe tous les temps.Et comme il a beaucoup donnéEt qu’il est très fatiguéIl va s’asseoirSur le banc des remplaçants.Il observe la finDe la dernière mi-temps.L’Humanité se déchaîne !Il y a par exempleLes dictateursQui éternuent tellement fortQu’ils font tomberLeur beau bâton doréDe grand commandant.La morve est tellement empoisonnéeQue,Coulant sur l’uniforme chamarré,Elle fait de grands trous dedans.Il y a par exempleLes corrompusQui éternuentDes billets verts,Des billets jaunes,C’est un arc-en-ciel d’argentSortant des porte-maux-nezMais l’odeur de l’argentEst si fétideEt tellement empoisonnéeQue,Coulant sur les costumes bien coupés,Ca fait de grands trous dedans.Il y a par exemple les terroristesQui éternuent tellement fortQue leur nez explose.C’est le grand déchaînement !Il y a les fabricantsD’engins à tuerAvec à leurs côtésLes marchands d’armementsEt ils éternuent des rayons lasersQui font un grand trou dans la terrePour enterrer définitivementLes imbéciles qui construisent la guerrePour se faire de l’argent.Il y a ceux qui hurlaientLa guerre sainteEn brandissant le poingQu’ils le mettent si fort contre leur nezPour empêcher l’éternuementQu’ils le brisentEt le coup a été si puissantQue même les poings sont broyés.Il y a les porteurs d’ambitionCeux pour qui le pouvoirEst le but ultimeDe leur marche en avantEt qui éternuent si fortQu’ils font trois pas en arrièreEt se retrouvent le cul par terreEn ouvrant de grands yeux d’étonnement. Et puis,Et puis,Et puis il y a tous les utopistesDu moins ceux que l’on nommait ainsi avantIls avancent sur le terrainavec de grands mouchoirs blancs.Ils sont les soigneursEnvoyés par l’ArbitreQui a signifié la fin du matchLa fin du grand chambardement.