Boukan

Boukan
 
Haïti, fleur de misère
Enlisée dans tes gravats
Déjà que tu avais la guerre
La guerre des pauvres
Et des laissés-pour-compte
La guerre de ceux aux regards
Rêveurs d’Occident
Qui ne bougeait pas le petit doigt
Et qui maintenant
Est penché sur Toi.
Ils oublient un temps
Ceux qui te secourent
Ils oublient un temps
Leur temps.
Sur les monceaux de cadavres
Passe l’œil des caméras.
Il passe vite,
Ce n’est pas beau à voir
Mais cela doit être montré ;
 
Haïti, fleur de misère sais-tu que quand
Tout sera à peu près
Terminé
Sais-tu qu’à ce moment-là
Des traders tradèreront
Avec le souci de bien tradérer.
Des banquiers banquèreront
Avec le devoir de bien encaisser.
Des dirigeants, gouvernants,
Sournois
Chercheront
Et manipuleront
Dans leurs immenses pourvoiries,
Tels des poussahs,
Ce gibier tant recherché
Tout cela avec une belle indifférence cachée
Avec au fond de leur mémoire
Comme une petite étincelle
Mais que vite ils éteindront
Une petite étincelle haïtienne,
Fleur de misère
Enlisée dans la poussière,
Graines stériles
De larmes, de sang
Et de colère aussi.
Je t’embrasse, Haïti.

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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