Printemps

Printemps

Dans ce Monde où les presque rien

Sont chaque jour plus nombreux

La petite est dehors, il fait froid

Elle n’a presque rien sur le dos

Elle s’en fout, elle va dans un champ

Cueillir quelques belles herbes

Et peut-être des fleurs même fanées

Pour faire un bouquet

Pour sa maman qui pleure

Dans sa maison, dans ses malheurs

Pour sa maman qui pleure

Il n’y a rien à manger.

Or, or !

Ruée !

Ruée vers l’or !

 Ruées vers l’horreur

Dans les champs d’honneur

Au lieu d’avancer

Toujours et encore

Vers cette aurore

Vers ces aurores

Où tout est à semer.

D’un côté ils creusent la terre

Pour fouiller le passé,

Fossiles, poteries,

Richesses d’un passé

Décomposé

De l’autre ils creusent la terre

A grands coups de roquettes

Et de bombes, et d’obus

De l’armement dernier cri

Comme le râle

De l’agonisant

Gisant dans son abri

Le Présent n’est rien de plus

Qu’un attroupement

De dominants égarés

Dans cet insensé

Parcours de temps perdu.

Or, or

Chant d’aurores

Les fleurs vont éclore

La lumière est leur salut.

Brise soudaine

M’apportant le ramage

Des ailes liberté.

Et dans mon âme certaine

Je me sens le roi mage

Offrant l’éclat

D’une éternité.

Gaïa, tu es Diamant

Ils te fouillent,

Ils t’éventrent

Cherchant des richesses

Pour chérir leur adresse

A tant accumuler.

Les bouffons sont monarques

Les fantoches manipulés

Autour du trône

Imposant leur marque

Avec les dents acérées.

Petite syrienne,

Je t’aime autant

Que je le peux

Tu as perdu ton sourire

Sous les décombres

Ta poupée de poussière

Souvenir d’une petite

Vie d’espoir

Restera dans ma mémoire

Avec un amour de feu.

 

C’est terrible d’être si aveugle

En voyant ces canons qui beuglent

Camouflés dans la déchéance

La technologie avance

Et l’homme ne fait que s’enfoncer

Il n’y a pas de fond dans ce puits

Où l’ignorance

Fleurit si belle

Que l’homme poubelle

Lui rit au nez.

Le poids de l’homme lourd

Est dans la pesanteur de ses trésors

Et dans la gravité de leur illusion.

J’irai jusqu’au non-bout

De mon rêve

Sans repos ni trêve

Je franchirai toujours

Ces portiques majestueux

Frontières de Mondes

Où la lumière abonde

Pour la poésie des Dieux.

Tout pèlerin pour marcher loin

Se doit de n’être vêtu

Que de certitude

Non qu’il arpente les chemins

Des plaines et des sommets

Dans une totale nudité

Mais il faut savoir

Qu’en balayant le doute

Il a l’âme entière

Auréolée d’évidence

 

Et l’aimant ainsi attire

Celles et ceux encore hésitants

Et plutôt que le pire

Ils choisissent l’Orient.

Les pas se multiplient

Le nombre est amplifié

Loin en arrière des pouvoirs déchirés

Entre le vouloir et l’accaparé.

Personne n’est oublié.

Il n’y a que le refus

Qui puisse enliser

La douleur grandissante

Pour n’avoir pas osé.

L’ignominie

A-t-elle un infini ?

L’homme doit dire oui

Sans toutefois y tomber.

Pourtant, l’homme de la rue

Dans les colonnes des journaux

Est la cause de tous nos maux

Alors que l’encre et le papier

Sont fournis par ces voraces

Se lavant bien les mains

Avant d’aller diner.

Ils apportent

Des engrais à leur terre

Des graines aux oiseaux

Des obus à leurs frères

Où est l’Humain ?

Des maisons pour abriter

Des nichoirs pour nidifier

Des fosses communes

Pour achever

Où est l’Humain ?

Des malades qui soignent

Avec des produits qui tuent

Je m’en vais-je m’éloigne

De ces mensonges

 Je n’en peux plus

Où est l’Humain ?

Des citoyens pour les orateurs

Des fabricants pour engranger

Des clients à goinfrer

Le temps c’est de l’argent

Proclament les meneurs

L’index levé

Où est l’Humain ?

Dans ce matin d’hiver

A l’heure où s’étirent

Les rêves en brumes

Aurorales

Dans ce champ de printemps

Jonché de corolles

Caressées par un vent

Qui les embrasse

Dans cette main tendue

Au miséreux

Qui sourit et dit merci

La pièce égaie sa journée

Dans le regard de l’enfant

Qui meurt de faim

Ou de guerre

Et qui, les yeux pleins de lumière

Semble dire :

Pourquoi ?

Dans le premier pas

Osé

De cet aventurier

Vers cet ailleurs

Murmuré à toute heure

En regardant le cœur battant

De toute cette vie

Vers cet ailleurs

Et pourtant ici

Là, là-bas, partout

Qui survit en bourgeon

Ce pourquoi

L’aventurier a osé :

Le verbe Aimer

Le verbe Aimer

Où est l’Humanité ?

Dans ce Verbe

Et ça ne fait que commencer.

Nos enfants

Sont des bourgeons

Sur l’Arbre de vie

Ils grandissent

Dans la lumière

De leur pureté

Si vous dites innocents

De quoi êtes-vous coupables

Quand on vous sait capables

De verser leur sang ?

Ils grandissent dans cet immonde

Et les enivrant de vos facondes

Vous en faites des guerriers.

Que peut bien signifier

Le cadavre d’un soldat

Nourrissant la poussière ?

Ils perdent leur innocence

Enfoui dans l’utopie

Et quand on en parle

Vous lui crachez votre mépris.

Mais je dois vous dire

Que vous-mêmes

Grands maîtres des décisions

Vous vous êtes égarés

Allant jusqu’à l’extrême

Pour cimenter vos illusions.

Ainsi vous voilà victimes

Premières

De ce qui vous pousse

A continuer

Continuer vos crimes

Vos cimetières

Où poussent

Des rêves inachevés.

La Colombe paisible

Peut traverser

Une explosion nucléaire

Sans une égratignure.

C’est dur mais c’est possible

D’y croire

Même les yeux fermés

Il suffit de laver votre mémoire

Avec le sourire d’un nouveau-né.

Quand bien même

Sur vos champs de batailles

Ne restera-t-il qu’un seul

Arbre mort

Au tronc calciné

Il y aura toujours

Un jour

Un oiseau

Pour venir s’y poser.

Le message est là, simple et puissant

Il n’est plus dans vos bréviaires

Il est dans l’instant

Innocent de la lumière

Qui vous murmure

Le Silence du Vivant.

Aux courbures des dos

Sous la mitraille

Préférez celles des roseaux

Qui dans la brumaille

Sont le jouet d’une brise frivole

N’empêchant pas le vol

Majestueux du cygne

Qui vient sur l’aurore

Poser ce trésor :

Sa blancheur majesté.

Si vous avez peur de cet Un-connu

Soyez alors l’Un-possible

Soufflant les barrières

Soufflant les murs

Et ce sera ainsi l’Essence-Ciel

Qui nourrira votre futur

Et le noir Dément-ciel

Se noiera dans la souillure

Que ce nouveau Souffle

Emportera

Que le nouveau Souffle

Emportera

Vous utopisez

Ce qui vous appartient

En propre

Et les ombres sournoises

Silhouettent

Leurs festins.

Iriez-vous jusqu’à incendier l’Aube

Qui vous appelle à l’horizon

Pour vous confirmer

Vos déraisons ?

Où est le réel compagnon ?

Dans la puissance du canon

Ou la persévérance

Du Monarque papillon ?

Où est l’illusion dominateur ?

Dans l’outrance de tes harangues

Ou le silence matinal

Des petites heures joviales

Où l’oiseau timide

Se fait l’acteur

De ce jour naissant ?

L’Humanité est affamée

De petites joies,

De sourires,

De simples instants lumineux

Sans actus, sans mensonges

Odieux

Pendant qu’au loin dans les feuillages

Les nids remplis de pépiages

Annoncent 

La beauté du Renouveau

 

L

 

 

La beauté du Renouveu 

 

 

Annoncent

La beauté du Renouveau.

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